Un village  -  un puits  -  une école.

Le bilan ne cesse de s'alourdir. Dans la matinée du samedi 9 septembre, les autorités marocaines faisaient état de 632 morts. Dans l'après-midi, on évoquait plus de 800 décès. Un violent séisme a frappé le pays la nuit précédente. Le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) a annoncé une magnitude de 7 degrés sur l'échelle de Richter (qui en compte 9). L'épicentre se trouvait dans la province d'AI-Haouz, au sud-ouest de la ville Marrakech.

On a entendu un véritablement grondement. Les murs ont commencé à bouger"

Cette dernière ville, destination touristique très prisée, se trouve à 70 km de Tmamna, le village natal d'EI Houssine Lasfar, qui habite Saint-Valery- en-Caux depuis de nombreuses années. Ce retraité de l'Education nationale séjourne dans sa commune d'origine depuis le 1er août. Il a prévu de rentrer en pays de Caux le 21 septembre. Il loge, avec son épouse, chez son neveu.

Lancien professeur du collège Jehan Lepôvremoyne a vécu le tremblement de terre : "Il était 23 h 20 heure locale (0 h 20 en France, N.D.L.R.). Je dormais tranquillement. On a entendu un véritablement grondement. On avait l'impression qu'un engin frappait et frappait encore sur la terre. Les murs ont commencé à bouger. On avait le sentiment que la maison allait s'écrouler. C'était incroyable. C'était terrible. Les chiens aboyaient. Le chat courait partout."

"Cela a semblé une éternité”

La secousse a duré selon lui une bonne quinzaine de secondes. "J'ai déjà vécu des séismes mais jamais de cette importance-là. D'habitude, cela dure deux ou trois secondes. Cette fois, cela a semblé une éternité. On se demandait quand cela allait s'arrêter. Ça ne paraissait pas réel. C'était comme dans un film." Ses proches sont sortis en courant de la maison. Lui est resté à l'intérieur. "J'avais mal au pied", justifie-t-il.

Le village de Tmamna a été plutôt épargné par la catastrophe. Il y a eu quelques blessés. Des murs se sont fissurés dans certains bâtiments. C'est le cas de l'école qui a été financée par les Amis de Tmamna, association d'entraide entre la Côte d'Albâtre et la commune méditerranéenne créée par El Houssine Lasfar. "Heureusement, une grande salle de cours et le logement des instituteurs ne sont pas endommagés. Nous avons également eu des craintes pour le château d'eau mais il a tenu le coup", souffle-t-il. Le Cauchois d'adoption a tenté de joindre les membres de sa famille qui vivent dans des quartiers populaires de Marrakech. Il n'a pas réussi à les avoir au téléphone. "A Tmamna, le réseau est très mauvais", réagit-il.

D'ailleurs, si nous avons pu l'avoir ce samedi 9 septembre, c'est qu'il s'est déplacé pour la journée à Rabat, la capitale. Le Valeriquais se dit "encore sous le choc". Il a apprécié les messages de ses amis cauchois et de ses anciens élèves.